Stefano Lo Cicero

CHARLES GILBERT

Journaliste

Extrait

…Fantastique? Non. Etrange? Peut-être. Insolite ? Certainement. Fantastique, me paraît cependant le mot le plus juste pour qualifier l’univers bizarre que Stefano Lo Cicero, peintre italien, présente actuellement à la Bibliothèque Municipale à Saumur.
Un univers tout imprégné d’ailleurs de l’atmosphère de son pays natal, rude, violent, mais passionné, ardent. Jaune et vert. Une tache rouge par-ci, par-là. Un peu de ciel bleu, sur un monde sans horizons et toujours des visages et des corps de femmes, pour rappeler, si besoin était, la source féconde de tant de vie.
J’ai beaucoup aimé les petits formats de cet artiste audacieux dans sa recherche et dans son expression. Notamment ce "Ballata campestre" dans lequel une femme nue, magnifique, côtoie un cheval et un mouton et où la finesse du trait n’exclut pas la grâce. Aimé aussi ce "Desideri" un peu érotique; cet "Invocazione", d’où emerge l’inquietude latente de l’artiste; et puis aussi, remarquable cette image née de l’imagination totale intitulée "Subconsciente".
Outre ses huiles, Lo Cicero expose quelques dessins parmi lesquels une tête de "Christ", exprimant parfaitement la douleur et la joie de la vie et un autre portrait imaginatif également, variante sur le Fils de Dieu, intitulé "Dolore".
Avec une technique originale, un sens affirmé des jeux chromatiques, avec surtout une vision à la fois très simple et très particulière du monde, Lo Cicero crée un univers dans lequel les Saumurois feront bien de s’aventurer. Pour le plaisir!
Da: Mensuel "La Revue Moderne" – Paris, 17 mars 1976