Stefano Lo Cicero

FRÉDÉRIC DUFOUR

Journaliste

Extrait

Une nouvelle exposition s’est ouverte jeudi soir au Centre Sociale de La Haie : celle d’un jeune artiste sicilien de Palerme, Stefano Lo Cicero.
Ses amis choletais Pedro Portugal et Maïthé Menard-Portugal qui ont organisé cette manifestation veulent faire de celle-ci « une démonstration de sympathie envers les Choletais. Nous désirons que cette exposition soit un petit pas dans le progrès culturel. Un homme ayant perdu le sens profond de la culture court au suicide avec seulement le progrès matériel comme idéal ».
« Pour cette raison, toute réalisation culturelle offerte à tous, sans discrimination, sera bénéfique dans le chemin de la connaissance et de la compréhension de l’homme ».
« Lo Cicero, un ami peintre, nous offre, dans ses toiles et ses dessins, l’opportunité de connaître un autre monde. Entre ses peintures et nos idées naît un dialogue étrange: vivre un couleur, une forme… C’est toujours un apprentissage de communication et de connaissance.
Dans les dessins et les lavis, l’artiste sicilien s’affirme comme un héritier du Caravage. Dans ses toiles, de petites dimensions, mais où la matière est travaillée avec une technique sûre et les coloris traités avec une symbolique subtile, c’est une très ancienne mythologie qui s’exprime, et qui ne peut s’exprimer qu’à travers un italien. Même uniquement un italien des iles méditerranéennes, berceaux d’une civilisation millénaire dont nous avons pratiquement et totalement oubliés les origines.
Il s’est fait suffisamment de bons ouvrages de vulgarisation pour que des jeunes aujourd’hui encore découvrent sans effort et avec un certain émerveillement l’univers fabuleux de la mythologie aux origines des premières sociétés, quand le monde humain, animal et végétal n’était pas nettement dissocié, quand les hommes vivaient dans une compagnie familière avec les dieux, les éléments naturels, le ciel et la terre.
Ne cherchons pas la raison dans les toiles de Lo Cicero. Il n’y a pas à les comprendre, mais à en éprouver le poids du tragique, le “fatum” antique qui nous sera toujours étranger…
Da: Quotidien “Le Courrier de l’Ouest” – Cholet (F), 23 novembre 1975